Lu pour vous : La Team

La Team, Bénédicte Tilloy, Dunod


Temps de lecture : 3 minutes

Pas facile de se reconvertir, de sortir de sa zone de confort, surtout quand on a la cinquantaine et qu’on quitte un grand groupe (SNCF-Réseau) et un bon poste (secrétaire générale) pour rejoindre une start-up.

Au début, Bénédicte Tilloy (« Béné ») a « l’impression de (s)’installer au milieu de (ses) gosses », avec des attitudes à repenser et tout un autre vocabulaire, tout droit venu d’une autre planète, à s’approprier. Bref, il faut casser ses propres codes, y compris linguistiques, pour en prendre d’autres : Friday Class pour une session InDesign, Icebreaker, Badass. Keynote pour dire conférence. C’est ce qu’on appelle s’adapter. 

L’auteure décrit le mode de fonctionnement parfois aléatoire de la start-up, les petits travers de chacun, les craquages de certains, les délires et les appétits protéiformes des autres. On y croise des personnes sensibles, parfois paumées, des jeunes qui cherchent un job alimentaire, d’autres personnes nettement plus « Rastignac en Adidas », mais toujours impliquées à fond. 

Au fil des pages, chacun se rend compte que l’univers des start-up ressemble à celui des entreprises et des grands groupes, parfois dans une dimension tout aussi impitoyable. Entre la nécessité de « checker » ses mails le dimanche après-midi, « histoire de bien commencer la semaine » (On pensait pourtant que depuis un décret de Constantin en 321 après JC, la semaine commençait le lundi) et l’urgence de rassurer une collègue à la limite du burn-out, on finit par se dire que toutes les entreprises sont les mêmes, quel que soit le domaine. Il arrive même que des stagiaires désertent sans avoir totalement terminé le travail, que les piliers de l’entreprises partent vers de nouveaux horizons, telle Lucienne, 25 ans, « l’alpha et l’omega de La Team (…) trop lourd à porter ». 

Béné pointe aussi les travers et les incohérences de cette sphère qui reste un ovni pour le commun des mortels : Etait-il vraiment utile de faire douze heures de vol jusqu’à San Francisco pour parler du programme « Decarboning the Planet » ? Il ne faudrait surtout pas oublier que la start-up a besoin d’argent pour vivre. Il faut « faire rentrer la caillasse ». A ce petit jeu, les rois ne sont pas ceux qui la comptent mais ceux qui la « chassent ». Rien que très normal finalement pourrait-on dire… 

La Team est une réflexion sur l’univers des start-up, sur l’engagement et la motivation des personnes qui les rejoignent. C’est aussi une demi-charge contre un modèle qui semble avoir oublié (sciemment ou pas) une grande partie de la dimension RH de son univers.

Entre réalité, fiction, perception, le lecteur semble parfois naviguer dans une quatrième dimension, un univers parallèle mais pourtant bien réel. Un autre enseignement est qu’il y a toujours des places pour les personnes qui osent, qui veulent voir ailleurs, même à plus de cinquante ans. Il faut cependant être bien armés, ne s’étonner de rien et avoir su, auparavant, développer des grandes facultés d’adaptation, pour se fondre dans ce nouveau paysage. C’est sans doute là le principal enseignement de cet ouvrage très sérieux malgré son air ludique et parfois détaché.

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